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Publié le 26.04.2023
Les vitamines et les micronutriments jouent un rôle clé dans le système immunitaire et les besoins correspondants augmentent pendant une infection. La prise de compléments s’est ainsi largement répandue au sein de la population dans l’idée qu’elle fortifie le système immunitaire. La pandémie de COVID-19 a encore accentué cette tendance, sans véritable preuve d’un bénéfice [19]. De manière générale, les personnes en bonne santé qui ont une alimentation variée et équilibrée n’ont pas besoin de compléments alimentaires [20]. Il existe toutefois quelques exceptions, comme la vitamine D. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) indique [21]: «À partir de 65 ans, il est recommandé de prendre une dose de 800 unités internationales (UI) de vitamine D par jour, sous forme de gouttes ou de gélules.» Le Prof. Philipp Schütz, qui effectue des recherches sur la malnutrition, juge cette recommandation pragmatique et préventive. Le but est un taux de vitamine D dans la norme chez toutes les personnes à risque en Suisse, donc l’absence de carence. La question de savoir qui est effectivement à risque fait davantage débat. Une étude australienne randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo, portant sur environ 21 000 personnes, a conclu qu’un supplément de vitamine D chez les plus de 60 ans ne diminuait ni la mortalité globale, ni le nombre de cancers ou de maladies cardiovasculaires [22]. Mais Philipp Schütz fait remarquer que peu de participants à l’étude présentaient une carence en vitamine D. D’autres compléments alimentaires sont réputés peu efficaces. La U. S. Preventive Services Task Force déconseille par exemple la supplémentation en bêtacarotène ou en vitamine E [23]. Certaines études ont même conclu à une augmentation des risques de cancer avec la supplémentation en vitamine E liposoluble. Les suppléments d’oméga-3 sont eux aussi controversés, comme le montre l’article à la page 42 du Swiss Medical Forum. Une étude de 2021 sur quelque 18 000 personnes a en outre révélé que le risque de dépression augmentait chez les plus de 50 ans supplémentés en oméga-3 [24]. Il n’est donc pas possible de se dispenser d’une alimentation saine et équilibrée ni d’une activité physique régulière.
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