Unisanté Le cholestérol n’a presque plus de secret pour lui. David Nanchen est médecin responsable de la consultation de prévention cardiovasculaire-cholestérol et style de vie d’Unisanté. «Ce que j’observe en clinique nourrit mes travaux de recherche.» Exemple: un jeune adulte hospitalisé pour un infarctus du myocarde est potentiellement un patient atteint d’hypercholestérolémie familiale, mais non diagnostiqué. «Cette maladie est sous-diagnostiquée en Suisse, on estime qu’elle concerne environ 40 000 personnes. Or seulement 15% d’entre elles connaissent leur diagnostic.»
Fort de ce constat, le professeur a initié le programme suisse de dépistage génétique de l’hypercholestérolémie familiale. «On utilise encore très peu la génétique pour détecter cette maladie, alors que l’on connaît les gènes qui la causent.» Dans le cadre de cette étude, qui se terminera fin 2023, des cliniques spécialisées de prévention cardiovasculaire peuvent proposer gratuitement un test génétique aux personnes avec un taux de cholestérol très élevé. Le but est de voir si la génétique permet de mieux dépister de nouveaux patients au sein d’une même famille, si le taux de cholestérol des personnes diagnostiquées s’améliore avec le traitement proposé et si elles adaptent leur style de vie. L’étude est menée sur 130 familles dont au moins un des membres est atteint d’une hypercholestérolémie sévère. «Nous avons pour l’instant pu identifier 85 familles avec le gène de cette maladie.» Si le test génétique fait ses preuves comme nouvel outil de dépistage, il s’agira ensuite de faire les démarches auprès de l’OFSP pour qu’il soit remboursé.
Que peuvent faire les généralistes en matière de prévention? «Ne pas banaliser un taux élevé de cholestérol», dit le spécialiste. En cas d’hypercholestérolémie familiale, il conseille de discuter de l’introduction d’un médicament dès un jeune âge et de promouvoir un mode de vie sain. «Une prise en charge précoce réduit le risque cardiovasculaire.»
De cholestérol et de prévention cardiovasculaire, David Nanchen en parlera le 22 mars à Unisanté lors de sa leçon inaugurale, qui sera diffusée en visioconférence (lien sur le site d’Unisanté). Il est professeur associé à la Faculté de biologie et médecine de l’Université de Lausanne depuis août 2022. Entre 2019 et 2022, il était co-chef du Département promotion de la santé et préventions d’Unisanté. Après ses études à Lausanne, le spécialiste en médecine interne générale s’est formé en épidémiologie et recherche clinique à l’Université Erasmus de Rotterdam.
