Du positif en psychiatrie

Editorial
Édition
2023/03
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2023.21427
Bull Med Suisses. 2023;104(03):3

Publié le 17.01.2024

Quel est le rapport entre la psychiatrie et l’économie nationale? «Un recours précoce et à bas seuil aux traitements psychiatriques permet d’éviter des coûts économiques subséquents élevés», déclare Fulvia Rota, présidente de la Société Suisse de Psychiatrie et de Psychothérapie. Elle s’exprime ainsi au sujet de la nouvelle réglementation relative à l’admission des médecins exerçant en ambulatoire par les cantons, qui doit être mise en œuvre d’ici la fin juin 2023. Contrairement à d’autres spécialités, il s’agit moins en psychiatrie de limiter l’offre que de s’assurer qu’elle est également disponible en périphérie. Vous trouverez le dossier d’Eva Mell et de Julia Rippstein à partir de la page 12.
Magdalena
Mühlemann
Responsable contenuscientifique, formationcontinue et postgraduée
magdalena.
muehlemann[at]emh.ch
La réglementation relative à l’admission a d’ailleurs été l’un des thèmes abordés lors de la Chambre médicale du 27 octobre 2022. La FMH invite les organisations affiliées à lui faire part de leurs questions, préoccupations et réactions en lien avec la mise en œuvre. Vous trouverez le procès-verbal intégral de la Chambre médicale de Katharina Meister avec tous les points à l’ordre du jour et les décisions prises à partir de la page 25.
Mais revenons à la psychiatrie: saviez-vous que jusqu’à la moitié des patientes et patients qui reçoivent un traitement médicamenteux antidépresseur n’y répondent pas? Le traitement d’une dépression résistante au traitement est complexe et n’entraîne souvent pas de rémission, écrivent Golo Kronenberg et al. dans leur article de revue publié dans le Swiss Medical Forum, à partir de la page 44. Une gestion professionnelle des attentes est donc essentielle. Une fois que la dépression est classée comme «difficile à traiter», l’amélioration de la qualité de vie occupe le premier plan. Le nouvel antidépresseur eskétamine marque un saut qualitatif dans le traitement. Un traitement «add-on» par eskétamine peut améliorer le pronostic de la dépression résistante au traitement.
Les personnes atteintes de fatigue post-COVID-19 (avec ou sans symptômes dépressifs), c’est-à-dire celles qui souffrent encore de fatigue chronique plus de 12 semaines après avoir été infectées, peuvent également espérer une amélioration. La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) pourrait apporter un soulagement. La SMTr est un procédé non invasif qui permet d’augmenter ou de freiner l’activité de certaines zones du cerveau. Le commentaire de Johann Wenzel Schicho (page 51) et la présentation de cas d’Olivier Seemann et de Bernd Krämer à partir de la page 52 lui sont consacrés. Chez une patiente de 60 ans, les symptômes de fatigue se sont nettement atténués grâce à un traitement combiné par SMTr de haute et de basse intensité – ce qui boucle la boucle avec l’économie nationale.