La Suisse ne peut plus être le mouton noir dans la prévention du tabagisme

Briefe / Mitteilungen
Édition
2022/03
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2022.20476
Bull Med Suisses. 2022;103(03):62

Publié le 18.01.2022

La Suisse ne peut plus être le mouton noir dans la prévention du tabagisme

Il faut appeler les choses par leur nom, l’attitude de la Suisse officielle à l’égard de l’industrie du tabac est un scandale. D’abord, il est inacceptable que notre pays n’ait pas encore signé la Convention-cadre de l’OMS relative à une attitude préventive minimum quant aux dégâts liés au tabagisme. Mal­heureusement, tout se passe comme si le Parlement fédéral était à la botte des ciga­rettiers et de leurs lobbyistes, de longue date.
Ce parlement a adopté une révision de la loi en octobre dernier mais c’est en fait un alibi. Elle maintient l’autorisation de faire de la publicité auprès des jeunes, notamment sur internet – on sait l’importance des réseaux sociaux dans leur vie et leurs pratiques et il est démontré que la publicité a un impact fort. La loi maintient l’autorisation de sponsoring et même la distribution de gadgets, dans des festivals par exemple. Inadmissible.
Sur la route d’une situation plus présentable de notre pays, un premier pas indispensable est d’accepter le 13 février l’initiative «Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac». La liste des institutions qui la soutiennent est impressionnante, avec au premier rang des associations de notre profession, pédiatres, médecins de famille, spécialistes des poumons et la FMH, parmi beaucoup d’autres. Qui contrairement au Parlement entendent mettre les intérêts de la santé avant le profit d’une industrie délétère.
Voter oui est un impératif médical et de santé publique, un impératif éthique aussi vis-à-vis de nos jeunes.