Un coup d’œil dans les coulisses du Comité central

FMH
Édition
2020/41
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2020.19265
Bull Med Suisses. 2020;101(41):1296

Affiliations
Dr méd., membre du Comité central, responsable du département Médecine et tarifs hospitaliers

Publié le 07.10.2020

Plusieurs médecins grisonnants se croisent et discu­tent: «Il nous faut absolument un chirurgien au Comité central» – «Oui, et aussi un interniste» – «Oui, mais alors surtout un Romand.» La discussion prendrait-elle un autre tour si les médecins étaient tous jeunes? Peut-être entendrions-nous alors: «Il faut quelqu’un qui s’engage pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale» – «Oui, et pour le respect des horaires de travail» – «Et surtout davantage de femmes» – «Et puis quelqu’un de favorable à de meilleures conditions pour la formation postgraduée, et à moins de ­travail administratif.» Enfin, qu’en serait-il si toutes les générations étaient représentées?
La vision que l’on a de l’extérieur sur le Comité central est une chose, avec les opinions et souhaits que l’on peut entretenir à son égard, la vision de «l’intérieur», autrement dit des membres, en est une autre. Prenons un instant pour jeter un œil dans les coulisses de l’actuel Comité central.
Lors de nos débats, la formation médicale de base n’a joué un rôle que dans la mesure où le réseautage au sein de la FMH diffère en fonction des groupes de spécialistes. En revanche, tous sont toujours allés dans le sens du corps médical dans son ensemble, et ont cherché des solutions convenant à une part aussi large que possible des plus de 42 000 membres de notre organisation. Chaque fois qu’il a fallu clarifier la position d’un groupe de spécialistes important concernant l’une des questions débattues, nous nous sommes adressés aux collègues concernés. Sur ce point, je vais donc contredire mes confrères grisonnants, cités en début ­d’article: l’important n’est pas d’avoir un chirurgien, un ­interniste, un psychiatre ou un neuroradiologue pédiatrique, mais une personne capable d’appréhender les intérêts du corps médical dans son ensemble et de les représenter adéquatement. Je vais en revanche abonder dans leur sens pour ce qui touche à la représentation des régions linguistiques, tant le quotidien du médecin s’avère différent selon qu’il est installé au bord du lac Léman, du Bodensee ou du Lago di Lugano. Savoir reconnaître ces différentes réalités est essentiel pour le travail du Comité central. Une autre différence notable tient à la nature des défis qui se posent aux méde­cins à l’hôpital ou au cabinet médical. Il faut absolument que ces deux univers soient représentés si l’on veut que les discussions puissent déboucher sur des ­résultats équilibrés. Enfin, il est important pour les ­collaborateurs de la FMH que les membres du CC aient les connaissances et l’expérience nécessaires pour prendre les décisions (de direction) qui les concernent. Comment ont été traitées les préoccupations de la jeune génération dans une assemblée âgée de cinquante ans et plus? Un membre du Comité a assuré la liaison en continu avec l’ASMAC et réciproquement, les autres membres ont, en fonction du thème traité, étroitement associé l’ASMAC au processus décisionnel. Et avec une femme jouissant d’une large visibilité au sein du CC et la secrétaire générale de la FMH, le point de vue des femmes a été largement relayé.
Bien des gens ne perçoivent le président de la FMH qu’au travers de son action vue de l’extérieur. Mais de l’intérieur, sa façon de diriger les nombreuses séances du Comité central à l’ordre du jour très chargé revêt une importance capitale tant pour les rapports des membres entre eux qu’en termes de résultats. Il faut certainement voir comme un signe du travail remarquable accompli par le président sortant que même face à des opinions très divergentes en début de discussion, on a souvent obtenu des résultats portés à l’unanimité au prix de compromis viables. Tous ont travaillé beaucoup et avec beaucoup d’engagement sous sa direction, et ce sans aucun incitatif ou bonus. Outre le travail du président, un élément central a certainement été que les membres du Comité central se sont vus eux-mêmes non pas comme des solistes inquiets de leur image, mais bien comme les membres d’une même équipe.
Avant de clore, permettez-moi encore une observation personnelle: en vingt ans passés au sein de diverses directions ou conseils d’administration, il ne m’a jamais été donné de voir une collaboration aussi agréable, constructive et résolument axée sur les résultats qu’au sein de ce Comité central.