Art. 2

Briefe / Mitteilungen
Édition
2020/04
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2020.18592
Bull Med Suisses. 2020;101(04):98

Publié le 21.01.2020

Art. 2

L’humanité écrit l’année 13 800 000 000. L’ère de la science reste imprécise: 13,8 ± x milliards d’années. Les ères anthropogènes sont précises, par conséquent fausses, des croyances (juives: 5779; chrétiennes: 2020; islamiques: 1439), des anthropocentrismes pour justifier la domination des uns sur les autres et sur la terre. Cette domination engendre sans cesse la division des humains responsable de crimes contre l’humanité et de millions de victimes.
La généalogie de la science médicale dépend des ères: est-ce que ses racines remontent jusqu’au big-bang ou au monothéisme tricéphale? Est-ce que la médecine se voue aux êtres humains, partie de l’univers, ou à leurs institutions passagères comme la théologie ou le marché?
Les organismes se composent d’organes, de cellules, de molécules et d’atomes, dont l’hydrogène, qui est le plus abondant dans le corps humain (63%). L’évolution nous apprend qu’il s’agit du premier atome produit peu après le big-bang. Vieux de 13,8 milliards d’années, H est un élément de la construction biologique et de ses fonctions.
Cette intelligence pose la question de la propriété: A qui appartient H? Qui est son maître, son propriétaire? Et les 37% des autres atomes, qui les possède?
L’univers créa la vie et la santé il y a 4 milliards d’années. Les deux sont transmises par l’écriture ADN, soit de génération en génération par la gestation, soit individuellement. Notre organisme crée 200 milliards de nouvelles cellules par jour, qui rénovent quotidiennement sa santé archaïque. Nous reconnaissons en nos cellules les centres de la santé.
Ce savoir pose à nouveau la question du pouvoir: A qui appartient la cellule? Qui est son maître, son propriétaire? Qui l’était il y a un milliard d’années? Qui le sera demain?
H, les autres atomes, les molécules, l’ADN, les cellules, les organes forment la matière de la vie et de la santé. Ces biens sont plus vieux que l’humanité, ils existent sans elle, sans le cerveau humain, sans marché. Ils sont essentiels, inaliénables. Ils ne sont pas des marchandises, car celles-ci sont achetables, donc non essentielles.
Troisième question: A qui appartient la santé? Qui est son maître, son propriétaire? Et qui possède la vie?
La réponse scientifique se trouve dans l’art. 2 de la Déontologie de la FMH: «Le médecin a pour mission de protéger la vie de l’être humain, de promouvoir et de maintenir sa santé…» La médecine est hors de toute relation de propriété avec la vie et la santé et ne la vise pas.
La négation de ces faits est au centre du système de santé axé sur le «marché de la santé». Ce marché implique la propriété et l’aliénabilité d’un bien en réalité inaliénable et qui n’est la propriété de personne. Par «centres de la santé», il faut entendre les centres commerciaux, les «lieux de santé» et «maisons de santé», qui fonctionnent selon les lois du marché: profit, croissance, marketing, pour booster le produit intérieur brut, le PIB, dont il représente le plus grand facteur de croissance.
Or, la moindre mouche prouve à chaque payeur de primes-maladie que «le marché de la santé» est une chimère. Est-ce qu’il crée la santé de la mouche? Dans quel «centre de santé»? Quel est le montant de ses «coûts de la santé»? De quelles épidémies de la consommation souffre la mouche? Epidémies, tellement liées aux marchés, qu’il s’agit en réalité d’épidémies du marché du tabac, de l’alcool, du sucre, etc.
Voué au «marché de la santé», le système de santé est soumis aux principes du marché, d’où sa négation des épidémies du marché. Au lieu de protéger la santé et la vie contre les marchés favorisant les épidémies anthropogènes, le «marché de la santé» s’enrichit en soignant leurs victimes et grossit la prospérité et le PIB.
Les deux négations montrent l’incompatibilité du marché et de la médecine; en tant que médecin, je ne détiens ni produis la santé: Art. 2.