Passé – présent – avenir

FMH
Édition
2019/5152
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2019.18515
Bull Med Suisses. 2019;100(5152):1725

Affiliations
Dre iur., Secrétaire générale de la FMH

Publié le 18.12.2019

Traditionnellement, le douzième et dernier mois de l’année, c’est le mois des rétrospectives. On fait la synthèse de ce qui s’est passé, que ce soit du point de vue personnel, dans la presse ou encore lors des entretiens d’évaluation du personnel; nous passons en revue ce qui a été, et évaluons si tout a été bon. Généralement, nous considérons qu’une année a été bonne lorsqu’elle a permis de récolter ce que nous attendions et que les objectifs sont atteints. Si nous la mesurons à l’aune de nos prévisions, nous arriverons sans doute ­rarement à la qualifier de «bonne année». Car chaque fois que nous regardons en arrière, force est de constater que tout ne s’est pas déroulé comme nous l’avions prévu. Alors ne serait-il pas plus judicieux d’évaluer l’année écoulée en fonction de notre capacité à anticiper les imprévus et à nous adapter? Et donc en fonction de notre capacité à modifier nos plans et à saisir l’opportunité de ce changement qui, à première vue, peut paraître inattendu voire même indésirable? Alors finalement, quelle chance que tout ne se réalise pas comme nous l’aurions souhaité.
La fin de l’année, c’est aussi le moment de se tourner vers l’avenir. Perspective en tête, nous planifions l’année, en espérant des temps meilleurs ou en redoutant des vents défavorables. Parfois, nous les voyons venir. Or, l’avenir reste incertain jusqu’à ce qu’il soit là, même s’il nous arrive régulièrement de penser le connaître ou du moins d’en esquisser les grandes lignes. Afin de profiter au mieux de l’avenir, nous devons nous ouvrir à lui. Ce serait tellement regrettable de rater une opportunité parce que nous n’avons pas su l’identifier ni changer nos plans. Quant aux risques, ils existent que nous le voulions ou pas, alors qu’est-ce qui nous retient de fixer l’avenir droit dans les yeux?
Regarder en arrière et analyser, nous savons faire, regarder vers l’avenir et planifier, aussi, mais nous ne pouvons vivre que dans le présent. Nous ressentons notre environnement avec tous nos sens, nous agissons et réagissons avec notre corps, nos émotions et notre raisonnement. Seul le présent nous permet ­d’influencer et de façonner, entre autres aussi notre avenir. Aucun moment ne peut être vécu une nouvelle fois – sauf peut-être son souvenir. Les décisions que nous prenons aujourd’hui reposent sur les expériences passées. Notre manière de vivre dans le présent ­dépend donc beaucoup du passé que nous avons vécu.
Le passé, le présent et l’avenir sont interdépendants. L’avenir de demain, nous le façonnons aujourd’hui à partir des expériences d’hier. Un jeu intéressant et un voyage fascinant au fil du temps, auxquels nous nous laissons aller grâce à notre réflexion sur le passé, notre vie dans le présent et les perspectives que nous offre l’avenir. Dans cette trilogie, j’essaie d’avoir de la reconnaissance pour mes souvenirs, même s’ils ne sont pas uniquement agréables; de vivre aujourd’hui et maintenant avec toutes les possibilités qui s’offrent à moi et de poser les bons jalons pour l’avenir, consciente que l’erreur est possible et que rien ne dit avec certitude quels sont les bons jalons; et enfin d’être ouverte à l’avenir, justement parce que je ne sais pas ce qu’il va m’apporter.