Le budget global se traduit par un rationnement des prestations médicales
Le couple de médecins évoqué dans l’article de la Frankfurter Allgemeine Zeitung a en fait quitté l’Allemagne pour la Suisse. La FMH a demandé au Dr Oliver Ranze ce qui a changé dans son quotidien.
Quelles différences constatez-vous dans votre travail de médecin entre l’Allemagne et la Suisse?
En Suisse, j’ai plus de temps pour mes patients, et j’ai le sentiment d’être apprécié davantage. En général, le médecin de famille est mieux considéré en Suisse dans le système. Quant au tarif ambulatoire, il reflète les prestations médicales de manière assez juste. En tant que médecin, je jouis d’une grande liberté dans le choix des traitements, dans le cadre fixé par les exigences d’économicité, car je ne porte plus personnellement la responsabilité financière du traitement des patients et n’ai plus à craindre d’actions récursoires.
Comment expliqueriez-vous à un médecin suisse la manière dont les budgets globaux en Allemagne se répercutent sur la profession, mais aussi sur les patients?
Le budget global se traduit par un rationnement des prestations médicales, notamment pour les patients souffrant d’affections chroniques et nécessitant des traitements particulièrement lourds. Même la fourniture de médicaments et de produits et dispositifs médicaux est impactée. Du fait de ce rationnement, toujours moins de jeunes collègues sont disposés à se lancer dans une carrière de médecin de famille. Mais surtout les zones rurales souffrent de couverture insuffisante, car les budgets globaux accentuent la tendance vers la centralisation des soins médicaux.