Ne plus en rapport avec la réalité

Briefe / Mitteilungen
Édition
2018/33
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2018.06984
Bull Med Suisses. 2018;99(33):1058

Publié le 15.08.2018

Ne plus en rapport avec la réalité

La restriction à des situations de «fin de vie» dans les directives précédentes de l’ASSM aboutissait à ce que des articles du Code de déontologie de la FMH n’étaient plus en rapport avec la réalité et restaient donc lettre morte. En ­effet, plus de 30% des demandes d’assistance au suicide émanent de personnes souffrant de maladies chroniques ou de «polypathologie invalidante liée à l’âge».
Il faut être bien éloigné de la pratique médicale pour réduire à une simple fatigue de vivre le cumul de déficits locomoteurs, sensoriels, sphinctériens, etc. et la dépendance qui devient insupportable pour certains, au point de vouloir quitter la vie. Cette souffrance est mesurable par le patient seulement, mais c’est la tâche du médecin-conseil d’EXIT de l’examiner par rapport au dossier médical qui lui est fourni et de refuser la demande s’il doute. Les alternatives telles que les soins ­palliatifs sont toujours expliquées. La tristesse et la souffrance existentielle, qui accompagnent en général la dégradation physique et la dépendance, ne sont pas une dépression. Seules les maladies mentales distinctes nécessitent une expertise psychiatrique au sens de l’ATF 133 I 58.
Enfin, je suis fier de revendiquer moi aussi une part de cette fraternité humaine et d’accepter les demandes fondées, répétées et discutées de personnes qui ne demandent plus rien d’autre.