The future is bright

FMH
Édition
2018/23
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2018.06825
Bull Med Suisses. 2018;99(23):743

Affiliations
Dr méd., membre du Comité central de la FMH, responsable du département Prestations et développement professionnel

Publié le 06.06.2018

La féminisation de la médecine est une évidence et 
est l’un des thèmes principaux qui influenceront les futures décisions de la politique professionnelle. Les notions fondamentales de relève médicale, de durée de la formation postgraduée, du double rôle des médecins entre vie professionnelle et vie familiale, du taux d’activité, sont des sujets prioritaires pour la FMH. Ces thèmes intègrent les buts du projet «Coach my Career», qui débutera cet automne sous l’égide de la FMH et de l’ISFM avec le partenariat de mfe, de l’ASMAC, de l’AMDHS et de la SWIMSA.
La Société des médecins argoviens a déposé en mai 2017 une motion à la Chambre médicale demandant une prise en compte des besoins professionnels et familiaux des femmes soumises à un double rôle exigeant, afin de leur permettre de concilier durablement vie professionnelle et vie familiale. La FMH, via son département Prestations et développement professionnel, a permis une coordination entre l’ISFM et les initiants de cette motion. En janvier 2018 lors des Journées de réflexion de l’ISFM, ce thème a pu être pleinement abordé et développé.
La FMH compte actuellement 39,5% de femmes parmi ses membres, mais, au cours des années 2016 et 2017, elles ont représenté 52,5% des nouveaux membres. Dans certains cantons, la courbe s’est clairement inversée, comme à Genève, où 60% des nouveaux membres en 2016 et 2017 étaient des femmes (44% des membres actifs). Ce canton a eu la particularité de connaître entre 1900 et 1910 un taux plus important d’étudiantes en médecine que d’étudiants. Cela s’est arrêté avec la Première Guerre mondiale et la fermeture des frontières. Il aura fallu attendre les années 2000 pour y voir à nouveau un taux plus important d’étudiantes en Faculté de médecine.
Née en 1845 à Bözen (AG), Marie Heim-Vögtlin, fille de pasteur et mère de trois enfants, a été la première femme médecin en Suisse (Université de Zurich) et également la première femme en Europe à ouvrir son propre cabinet de gynécologie. La Poste a honoré sa mémoire en 2016, centenaire de son décès. Il aura fallu attendre les années 1960 pour voir augmenter le taux de femmes à obtenir un diplôme de médecine. La tendance s’est, de nos jours, parfaitement inversée avec des taux de plus de 60% de diplômées en médecine. Si la jeunesse médicale devient de plus en plus féminine, force est de constater que les postes à responsabilité dans les services des hôpitaux suisses, dans les facultés universitaires ou dans les principaux centres médicaux, toutes spécialités confondues, restent l’apanage des hommes. Au CHUV par exemple, il y a 60% de médecins-assistantes, seulement 27% deviennent cadres et 12% professeures. La difficulté se pose clairement entre 30 et 40 ans au moment des décisions dans la vie professionnelle et dans la vie privée.
Les conditions de travail doivent être adaptées aux ­besoins actuels des médecins, femmes et hommes, et cela dans toutes les disciplines, dans un esprit positif et enthousiaste. La médecine n’a que peu montré la souplesse nécessaire aux réformes qui s’imposent et qui seules permettront une relève médicale de qualité tenant compte de la vie professionnelle, mais également de la vie familiale. Il s’agira d’adapter la formation postgraduée pour éviter des durées sans fin de l’apprentissage professionnel, de permettre des systèmes de garde repensés et des assouplissements des temps de travail partiels. La nouvelle génération possède les clés du destin de notre profession et de la prise en charge des patients. C’est ce lien générationnel qu’il faut cultiver. Il représente à l’évidence une force.