Coach my Career – un signe fort de solidarité concrète

FMH
Édition
2018/11
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2018.06554
Bull Med Suisses. 2018;99(11):333

Affiliations
Dr méd., membre du Comité central de la FMH, responsable du département Médecine et tarifs hospitaliers

Publié le 14.03.2018

«Les médecins n’ont pas l’esprit d’équipe», «Ils ne savent pas collaborer», «Ils doivent toujours tout décider», «Le monde médical est très hiérarchisé» ou «La concurrence est déjà très forte pendant les études». Qui d’entre nous n’a encore jamais entendu une de ces phrases? Mais attendez. Pendant nos études justement, n’avons-nous pas toujours travaillé en groupe? Une même volée ne lie-t-elle pas des liens pour toujours? Ne parlons-nous pas un même langage qui nous identifie et facilite la compréhension entre nous? Les préjugés ne seraient donc pas totalement exacts. Pourtant, ils ont la vie dure et ne viennent pas de nulle part.
Majoritairement, nous avons commencé notre chemin professionnel, après les études, dans les hôpitaux. Qui ne se souvient pas de sa première nuit de garde, seul dans une clinique, fort de son demi-savoir et responsable de toutes les urgences et situations aiguës? On ne voulait pas appeler son chef-fe de clinique, parce qu’on ne voulait pas le ou la déranger. Mais aussi parce que celui qui prend les bonnes décisions, seul et de manière autonome, monte en estime, voire il est félicité. Donc, il a souvent fallu savoir prendre seul la responsabilité et agir. Dès la première phase de formation postgraduée, une phase qui marque, on est donc entraîné à décider de manière autonome et sans équipe. Et cet entraînement laisse indéniablement des traces, chez nous médecins. En contraste à cela, la journée, nous apprenons à interagir de manière ciblée et interprofessionnelle avec différents groupes de soignants. Et quid de l’image hiérarchisée de la médecine? Les jeunes générations d’aujourd’hui ont appris à 
se nourrir d’informations par vidéo, notamment sur ­YouTube, et posent moins de questions à leurs supérieurs. Mais tout ce qu’une personne peut apprendre grâce à la longue expérience d’un mentor ne se trouve pas sur la Toile. C’est précisément là qu’intervient le nouveau projet Coach my Career; vous en apprendrez davantage à la page 334 du présent numéro du BMS.
Il n’est pas rare qu’un médecin cadre continue de traiter des patients après avoir quitté ses fonctions. Mais toute son expérience et son savoir accumulé au fil des années est perdu pour la communauté médicale. L’industrie a déjà reconnu depuis longtemps l’importance de la transmission des connaissances et a mis en place des programmes appropriés pour maintenir les cadres à la retraite dans le système. Ces personnes expérimentées sont par exemple impliquées dans le coaching des jeunes cadres qui profitent de l’expérience de leurs aînés à l’aide de projets communs. C’est le même principe qui préside au projet Coach my Career. Les médecins cadres expérimentés qui ne sont plus en exercice aident les jeunes médecins dans leur choix de carrière en leur montrant les différentes voies possibles et leurs conséquences. C’est-à-dire que plutôt que de laisser les jeunes décider seuls, ces derniers peuvent s’appuyer sur un sparring-partner au cours de ce processus de planification crucial. Le projet Coach my Career réunit aussi bien des médecins hospitaliers que des médecins de famille ou des pédiatres. Grâce à cette solidarité concrète de plusieurs générations de médecins, les jeunes bénéficient d’une expérience vécue pour mieux planifier leur avenir.
Au sein de la FMH aussi, le projet veut donner un signal fort en faveur de la collaboration et de la solidarité entre les générations: la SWIMSA, l’ASMAC, l’AMDHS, mfe, l’ISFM et le département Médecine et tarifs hospitaliers ont planifié ce projet commun et le réalisent ensemble – dans le sens d’un corps médical uni.