Enrôlement forcé des médecins en libre exercice dans la catégorie des «entrepreneurs »

Briefe / Mitteilungen
Édition
2017/12
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2017.05514
Bull Med Suisses. 2017;98(12):364

Publié le 22.03.2017

Enrôlement forcé des médecins 
en libre exercice dans la catégorie 
des «entrepreneurs»

Depuis quelque temps, poussent comme des champignons de nouvelles organisations se vouant à la surveillance et au contrôle de 
la profession médicale.1 Ces parasites du ­juteux marché de la santé, «experts» auto-proclamés, voudraient décider – au nom de l’économicité, de l’adéquation et surtout de la QWALITÄÄT – quels procédés diagnostiques 
et thérapeutiques le médecin pourra encore appliquer sans encourir de sanctions. Pour ce faire, il n’est pas surprenant qu’elles en soient venues à ne plus considérer le praticien que comme un entrepreneur, et son cabinet comme une entreprise soumise aux sacrosaintes lois de l’économie plutôt qu’à celles du progrès des sciences médicales.
Il coule de source que ce nouvel entrepreneur soit désormais OBLIGÉ de rendre des comptes sur le fonctionnement de son entreprise 
à d’obscures autorités para-étatiques, l’une ­desquelles à conçu un questionnaire démentiel que l’entrepreneur-médecin a l’obligation de remplir avec la plus grande diligence, exactitude et tempestivité.2 Dans nôtre démo­cratie, le citoyen n’a pas l’obligation d’aller ­voter. D’où alors, de Qui ces organisations ­parasitaires détiennent-elles l’autorité de contraindre le médecin à se soumettre aux ­lubies et décisions aléatoires d’«experts», inspirés non pas par l’EBM3, mais par les fumées vénéneuses de la Total Iconomy et de la Glo­balaiséichon? De l’obscur pouvoir de l’argent? De la débridée dictature du profit?
Combien d’humiliations voulons-nous encore subir avant de nous opposer en masse et sans équivoques à cette insidieuse mise sous tutelle de notre noble profession?