Accent
Un logiciel de cabinet médical plus convival
Logiciel Lorsque le logiciel de cabinet médical pose problème, une analyse en bonne et due forme s’impose. Une évaluation permet de trouver un logiciel plus adapté. Celui-ci doit offrir des fonctionnalités d’avenir. Après le projet de migration et le temps de familiarisation, l’activité du cabinet devient plus agréable et de nouvelles possibilités numériques se dévoilent.
Lorsque l’instrument est adapté, il devient plaisant de l’utiliser. Cela vaut aussi pour les instruments numériques utilisés quotidiennement dans les cabinets médicaux. En Suisse, il existe une offre importante de solutions logicielles pour les cabinets médicaux (système d’information de cabinet médical, SIC) [1]. Les nouveaux cabinets ont l’embarras du choix. En cas de fusion de cabinets, il faut déterminer lequel des SIC existants doit être conservé. Pour les utilisatrices et utilisateurs existants, il vaut parfois la peine de se demander s’ils sont satisfaits de leur SIC actuel et de leur fournisseur. Il arrive que de telles réflexions soient pénibles. Il est alors temps de réaliser une «évaluation SIC». Le but est de trouver l’instrument adapté pour l’avenir. «Plaisant» signifie qu’après un changement, l’efficience et l’efficacité dans les activités quotidiennes augmentent. Pour l’évaluation d’un SIC, un accompagnement professionnel est recommandé [2].
Le logiciel de cabinet médical devient une plaque tournante de l’information
Lors de la comparaison de différentes solutions logicielles, les exigences orientées vers l’avenir jouent également un rôle – bien plus qu’auparavant. Le SIC est la plaque tournante de l’information dans le quotidien du cabinet. Traditionnellement, un SIC peut gérer les données de base, planifier les calendriers et les ressources, saisir et facturer les prestations et gérer les dossiers médicaux. La notion de «plaque tournante» implique d’autres fonctionnalités, notamment pour les données médicales partagées et les processus de travail collaboratifs au-delà du cabinet. Si le SIC les prend bien en charge, le quotidien du cabinet peut s’en trouver considérablement facilité.
De quelles fonctionnalités de base est-il question?
Les formats d’échange de données standardisés permettent de recevoir, sauvegarder et transmettre des données dans un format convenu [1].
L’intégration permet un échange électronique sûr et organisé avec des organisations partenaires et des sources d’information externes via des interfaces et, de manière encore plus sophistiquée, via des plateformes d’échange de données [1]. Grâce à des adaptateurs à ces plateformes, il n’est plus nécessaire de recourir à des interfaces individuelles coûteuses.
Concernant les processus de travail, la solution logicielle doit offrir un soutien dans le travail quotidien, une orientation dans les diverses tâches et une assistance avec des automatismes utiles. Cela inclut aussi des fonctions de rappel et de tableau de bord pour des groupes entiers de patients (par ex. personnes diabétiques, cf. [1]), avec des standards correspondants [1].
Les logiciels aident aussi de plus en plus directement le médecin dans son travail, dans le processus médical avec l'anamnèse, l'examen clinique, l'évaluation, le diagnostic et la thérapie. S’il s’agit d’un «résultat médicalement indiqué pour une patiente ou un patient donné» [2], le logiciel doit être certifié comme dispositif médical. Les fonctions médicales soumises à certification n’ont toutefois pas besoin d’être réinventées individuellement par chaque fabricant de logiciels – il est bien plus intelligent de les intégrer sous forme de modules ou d’extensions [1].


© Dragoscondrea / Dreamstime
Évaluation SIC avec un regard sur l’avenir
Comment un cabinet médical parvient-il à une telle solution logicielle? Lors de l’évaluation d’un futur SIC, il ne s’agit pas seulement de répondre aux exigences fonctionnelles actuelles. Pour les exigences non fonctionnelles, il faut également regarder vers l’avant: Jusqu’à quel point le fabricant de logiciels est-il prêt à investir dans sa propre solution et à la doter de normes d’échange de données? Est-il fondamentalement ouvert aux interfaces modernes [1] ou aux adaptateurs et au rattachement à des plateformes d’échange de données? Des modules logiciels de tiers peuvent-ils être intégrés, de sorte que le SIC existant puisse être enrichi d’«outils externes» supplémentaires?
Lors de l’évaluation SIC, on peut par ex. se demander comment le logiciel soutient le plus avantageusement possible ce cas d’application concret du point de vue du cabinet de médecine de famille: «Avec un dossier électronique du patient, les médecins à l’hôpital peuvent, par exemple, partager très simplement les résultats avec les médecins traitants, le personnel soignant et les pharmacies» [3]. Outre les hôpitaux, d’autres partenaires des cabinets de médecine de famille sont également de plus en plus numérisés: laboratoires, instituts de radiologie, pharmacies, organismes publics, etc.
Une autre dimension gagne en importance: les applications de santé soutiennent les patientes et patients de manière fiable et durable. Elles fournissent en outre un flux continu de données médicales pertinentes (pour en savoir plus, cf. [4]). L’Allemagne est un pionnier audacieux en matière d’«applications sur ordonnance», les applications numériques de santé (DiGa) [1]. Il faut souhaiter à la Suisse la même ouverture réglementaire. «À l’avenir, le médecin pourrait accéder aux données des applications du smartphone ou de la montre fitness du patient» [3]. Pour cela, ce flux de données doit pouvoir être partagé avec le cabinet de médecine de famille. Une fois disponibles dans le cabinet, les données doivent être présentées automatiquement et de manière appropriée dans le SIC ou dans un module logiciel externe rattaché. Ici aussi, il est intéressant de savoir quelle solution propose un fabricant de SIC. Et pour cause: «La mise en œuvre des processus numériques doit offrir une plus-value, sinon elle n’en vaut pas la peine» [3].
Lorsque le changement de logiciel est acté
Lorsque la décision d’opter pour un nouveau SIC est prise, il s’ensuit un projet de migration, qui doit également faire l’objet d’un accompagnement professionnel. Idéalement, le nouveau fournisseur de SIC doit être expérimenté. Une migration test est effectuée dans le cadre d’un petit avant-projet. Cela permet d’estimer la proportion de données et de documents pouvant être migrés avec succès.
Lors d’une conversation avec l’auteur, une médecin de famille expérimentée a exprimé des doutes quant au changement de SIC. Elle n’était pas satisfaite de sa solution actuelle, mais il ne lui restait que neuf ans avant de prendre sa retraite; selon elle, cet investissement ne valait plus la peine. Bien au contraire: si l’évaluation, la migration et la familiarisation dans un délai réaliste aboutissent à ce qu’un nouvel instrument numérique lui procure à elle, à ses collaborateurs et surtout à ses patientes et patients beaucoup plus de plaisir (et de plus-value) encore pendant des années grâce aux données de l’application intégrée, alors cela vaut vraiment la peine de changer.
Adresse de correspondance
Lukas.Wenger[at]bint.ch
Références
1 Villiger L, Amherd P, Djalali S, Eggenberger R, Giger A, Kim SI, et al. Recommandations pour les dossiers patients électroniques dans la prise en charge du diabète de type 2 dans les soins primaires. SSED. https://www.sgedssed.ch/fileadmin/user_upload/6_Diabetologie/62_Empfehlungen_Hausarzt/Remindersystem_DM2_fuer_Praxissoftware_FR_1_.pdf (consulté le 26.05.2023).
2 Isler M, Sojer R. Logiciels médicaux: les aspects importants. Bull Med Suisses. 2022;103(41),28–31.
3 Goldhahn J. Pourquoi la médecine du futur sera numérique. Bull Med Suisses. 2022;103(43),74–75.
4 Pfeiffer V, Sojer R. «There is an app for that»: musique d’avenir ou quotidien médical? Sondage de la FMH sur les applications numériques dans les domaines de la prévention et du suivi. Bull Med Suisses. 2022;103(31/32),962–965.
Copyright
Published under the copyright license
“Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”.
No commercial reuse without permission.
See: emh.ch/en/emh/rights-and-licences/