Personnalité de la semaine

Elle marche pour le climat

Actualités
Édition
2023/17
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2023.21775
Bull Med Suisses. 2023;(17):11

Publié le 26.04.2023

Unisanté Une marche de 224 kilomètres, de Genève à Berne: Valérie D’Acremont, médecin infectiologue à Unisanté, est l’une des quatre femmes derrière la Marche Bleue. Cette initiative citoyenne en faveur du climat s’est tenue du 1er au 22 avril. Le but: faire pression sur les politiques pour que la Suisse respecte l’Accord de Paris. «Le Green Future Index 2023 montre que la Suisse a rétrogradé parmi les pays signataires, elle est passée derrière les États-Unis. Il est évident qu’on n’en fait pas assez.»
Prof. Dr méd. Valérie D’Acremont
© Eddie Taz
La Marche Bleue est une manière novatrice de faire bouger les choses et d’impliquer la population, explique la médecin engagée. «Dans nos métiers, dont la médecine, nous constatons que les gens s’inquiètent de la situation, mais se sentent impuissants.» La marche est un symbole pour rassembler les personnes intéressées à partager réflexions et idées autour du défi climatique. À chaque étape de la marche, un thème a été abordé: urbanisme, mobilité, travail, santé, alimentation, agriculture, biodiversité, architecture, tourisme et formation. «Des professionnels de la santé ont parlé de l’impact environnemental des médicaments, de la manière dont on peut se soigner de manière plus écologique et des effets du dérèglement climatique sur la santé mentale, l’éco-anxiété».
Le concept a «marché»: alors qu’une centaine de participants par jour étaient attendus, ils étaient 250. «Il y a eu des pics à presque 500, se réjouit Valérie D’Acremont. Les personnes avaient des sensibilités politiques de tous bords. Notre initiative se veut apartisane, le but est donc atteint.» À Berne, la Marche Bleue a déposé une pétition à l’attention du Conseil fédéral. Si la médecin ne se fait pas d’illusion sur la portée de ce manifeste, elle estime crucial que les citoyennes et citoyens aient leur mot à dire en matière de climat. La Suède a misé sur un modèle d’assemblée citoyenne nationale et s’en sort beaucoup mieux, ajoute la responsable du secteur Santé globale et environnementale à Unisanté.
Le corps médical a un rôle important à jouer dans la sensibilisation du grand public aux enjeux climatiques: «Nous devons expliquer aux gens que le réchauffement climatique aura des impacts concrets sur leur santé.» Il s’agit aussi d’adapter les pratiques médicales, notamment axer sur le préventif plutôt que sur le curatif. «Il faut montrer aux patients que cette prévention, comme prendre le vélo au lieu de la voiture ou avoir un régime avant tout végétarien, permet d’être en meilleure santé», évoque Valérie D’Acremont.