Personnalité de la semaine

Personnalite de la semaine: Un nouvel espoir pour contre la SEP

News
Édition
2022/47
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2022.21269
Bull Med Suisses. 2022;103(47):11

Publié le 22.11.2022

Greffe de cellules souches Dans une étude récemment publiée dans la revue Science Translational Medicine (doi.org/10.1126/scitranslmed.abq1693), une équipe du département de neuroimmunologie et de recherche sur la sclérose en plaques de l’Hôpital universitaire de Zurich (USZ) et de l’Université de Zurich et de la clinique d’oncologie médicale et d’hématologie de l’USZ décrit le mécanisme d’action de la transplantation autologue de cellules souches (aHSCT). Le directeur et dernier auteur de l’étude est le Prof. Roland Martin, aujourd’hui émérite.
Prof. émérite Dr Roland Martin
Université de Zurich
Par le passé, Roland Martin s’était engagé pour que les personnes atteintes de SEP en Suisse puissent bénéficier d’une transplantation autologue de cellules souches, prise en charge par l’assurance-maladie. Ainsi, le neurologue a souligné en 2018, lors d’une interview avec la Société SEP, que «les coûts de l’aHSCT sont déjà inférieurs après 3 à 5 ans à ceux des thérapies standard» par traitements médicamenteux continus. L’un des avantages de l’aHSCT est qu’il s’agit d’une thérapie unique et qu’elle apporte donc un gain de qualité de vie aux patients. Son équipe s’est mise au travail immédiatement après l’autorisation de la transplantation autologue de cellules souches par le Département fédéral de l’intérieur (DFI) en 2018.
Les chercheurs ont étudié les cellules immunitaires de 27 ​patients atteints de SEP ayant reçu une thérapie à base de cellules souches avant, pendant et jusqu’à deux ans après le traitement. Leur système immunitaire est complètement détruit par plusieurs chimiothérapies – y compris le sous-groupe de cellules T qui attaquent à tort le propre système nerveux. Ensuite, les patients reçoivent à nouveau leurs propres cellules souches sanguines, qui ont été récoltées avant la chimiothérapie. À partir de celles-ci, le corps construit alors un tout nouveau système immunitaire qui ne contient plus de cellules autoréactives.
Résultat surprenant de l’étude: juste après la transplantation, des cellules T dites mémoires sont réapparues. Des analyses supplémentaires ont montré que celles-ci ne s’étaient pas reformées, mais avaient survécu à la chimiothérapie. Ces vestiges du système immunitaire d’origine ne représentaient néanmoins aucun risque de retour de la SEP: «Ils ont été pré-endommagés en raison de la thérapie et ne peuvent donc plus déclencher de réaction auto-immune», explique Dr Martin. La compréhension de ces mécanismes doit aider à mieux établir la méthode, qui n’est autorisée que dans quelques pays.