Accompagner les changements

Zu guter Letzt
Édition
2022/44
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2022.21152
Bull Med Suisses. 2022;103(44):66

Publié le 01.11.2022

Les derniers mois ont été marqués par des changements sans précédent dont personne n’aurait pu imaginer l’ampleur. Si de nouveaux changements devaient s’y ajouter, le seuil de tolérance de certaines et certains pourrait bien être atteint. Nous devons cependant composer avec cette réalité.
Depuis la pandémie, diverses organisations ont procédé à certaines modifications de leurs processus ou sont en train de le faire. Les différentes approches choisies concernant la participation des parties prenantes aux processus ont éveillé mon intérêt. Il y a les «décisions stratégiques classiques» sous forme de décisions ascendantes, qui imposent de nouvelles structures et doivent être mises en œuvre en conséquence. Mais une autre approche existe, celle consistant en une participation partielle des collaboratrices et collaborateurs et conduisant à une meilleure acceptation des décisions dans les organisations. Elle nécessite toutefois une communication prudente de la part des supérieurs et supérieures et la volonté des collaboratrices et collaborateurs de s’engager dans le changement.
Sortir de sa zone de confort demande non seulement du courage mais aussi l’abandon d’habitudes qui nous sont chères, un environnement propice et des comportements adaptés.
La remise en question des structures jusqu’ici en place exige de reconnaître que différentes voies peuvent mener à des résultats similaires. Tous ces processus doivent trouver leur place dans un quotidien déjà bien chargé et peu de temps supplémentaire leur est accordé. Cela peut expliquer le fait qu’il soit difficile de se consacrer suffisamment à ces questions. Dans ces conditions, cela constitue un vrai défi de motiver son personnel à ces changements et de lui apporter le soutien nécessaire pour trouver une voie commune. Une communication valorisante et bienveillante permet aux deux parties de recevoir un retour d’information sur un pied d’égalité, prenant en compte les peurs, les craintes et les opportunités.
Tous ces changements et efforts ne doivent pas faire oublier que chaque personne est différente. Toute communication, qu’elle soit verbale ou non verbale, constitue un défi à relever. Des erreurs d’interprétation peuvent survenir, des malentendus s’installer... Chacune et chacun d’entre nous a son propre bagage, ses stimuli clés donnant lieu à une réaction spécifique. Il est nécessaire de faire particulièrement preuve de prudence et de compréhension et d’être à l’écoute les uns des autres.
Quand avons-nous, nous médecins, appris à communiquer de manière appropriée entre nous, et avec nos patientes et patients? Lors de nos études? Au contact de nos patientes et patients? Cela doit-il faire partie de la formation des médecins cadres? Nous avons dû apprendre beaucoup de choses par nous-mêmes – ce qui n’a pas manqué parfois de blesser notre interlocutrice ou interlocuteur. Pour cette raison, je me réjouis que, ces dernières années, divers efforts ont été entrepris afin d’améliorer les compétences communicatives des médecins en formation, ainsi que des médecins cadres, en particulier celles et ceux qui exercent une fonction de formation. Ces efforts se répercuteront sur nos rapports quotidiens et la prise en charge des personnes qui nous sont confiées. Les besoins des différents groupes sont multiples et variés. Il reste à espérer que ces efforts se généraliseront dans la formation médicale pré- et postgraduée.
Daniel Schröpfer
Dr méd., directeur du service médical de Zurich, membre de l’Advisory Board du Bulletin des médecins suisses