Critique de livre Qu’il s’agisse de traitement de la prostate ou de diagnostic d’une hématurie macroscopique − le guide pratique de John Hubert donne des réponses aux médecins de premier recours. Il traite de manière claire, concise et bien structurée des principaux enjeux urologiques. Une critique de Hanspeter Fuhrer.
À leur cabinet, les médecins de famille sont souvent confrontés à des questions relatives à l’examen et au traitement des problèmes urologiques de leurs patientes et patients. Rédigé par des spécialistes et révisé avec soin dans sa troisième édition, le guide pratique Urologische Fragen in der Praxis actualisé me paraît toujours très utile pour les médecins de premier recours que nous sommes. Son nouveau sommaire beaucoup plus clair, son index détaillé et sa rédaction précise et concise nous permettent de trouver rapidement les réponses à nos interrogations. Les encadrés jaunes supplémentaires et les tableaux facilitent la visualisation des informations essentielles. Les conclusions et les synthèses sont présentées en fin de chapitre.
John Hubert Urologische Fragen in der Praxis
Brême: Uni-Med, 3eédition révisée; 2021
Le dosage du PSA
La question du dosage de l’Antigène Spécifique de la Prostate (PSA) est souvent abordée au cabinet depuis qu’il a été remis en cause en tant que critère de dépistage, devenant ainsi obsolète pour de nombreux médecins de famille. Quand reste-t-il malgré tout indiqué? De quelle manière faut-il informer les patientes et patients de sa signification? Les chapitres deux sur l’obstruction prostatique bénigne et quatre sur le PSA et le cancer de la prostate sont particulièrement utiles pour les médecins de famille. Le dernier expose les informations dont les patients ont besoin sur les conséquences possibles d’un test PSA pour un examen. Des données épidémiologiques et une interprétation différenciée du dosage PSA permettent l’utilisation judicieuse du test, suivie d’un examen complémentaire si le résultat est positif. Le guide présente en outre les différentes options thérapeutiques en cas de diagnostic de cancer de la prostate, de manière détaillée et critique. Le deuxième chapitre traite de cette affection très répandue. Une innovation majeure de ces dernières années est le recours à un traitement médicamenteux avant tout, y compris à vie, parfois sous la forme d’une combinaison de plusieurs substances. Les différents traitements invasifs sont ensuite abordés. La rétention urinaire et le cathétérisme sont présentés en fin de chapitre.
Le chapitre suivant, consacré à la phytothérapie en cas d’hyperplasie bénigne de la prostate, présente des études démontrant son efficacité. Les médicaments phytothérapeutiques constituent avant tout «une bonne option initiale» dans cette indication.
Gestion de la lithiase urinaire
L’hématurie macroscopique, la lithiase urinaire et les traitements de prévention des récidives de la lithiase rénale sont respectivement traités aux chapitres cinq, six et sept. Le premier distingue les hématuries macroscopiques douloureuses (entre autres lithiase urinaire, inflammations, traumatismes) et indolores (tumeurs malignes). Les aspects de la lithiase urinaire et du traitement de prévention des récidives de la lithiase rénale sont approfondis. D’autres causes d’hématurie sont ensuite passées en revue (médicaments, endométriose, kystes et malformations).
Le neuvième chapitre traite des infections des voies urinaires et s’ouvre sur une digression historique jusqu’à l’Antiquité grecque à ce sujet. Il se poursuit par les définitions, l’épidémiologie, l’étiologie avec la pathogenèse et enfin une discussion détaillée des diagnostics et des traitements des différentes infections. Les facteurs de risque, les pathogènes et la classification de la prostatite chronique sont présentés dans un tableau clair. Le chapitre dix est consacré aux divers tableaux cliniques regroupés sous le terme de troubles vésicaux. La section «traitement» aborde les différentes possibilités mécaniques, médicamenteuses et chirurgicales. Ce chapitre inclut un tableau synoptique des options thérapeutiques.
N’oublier aucune forme d’anamnèse
Un chapitre est dédié à l’impuissance et à l’infertilité. La première partie distingue les différentes formes d’impuissance. L’anamnèse est divisée en antécédents sexuels et généraux. Je regrette ici l’absence de l’anamnèse psychosociale, très importante puisque c’est souvent dans cet «espace» que la dysfonction érectile apparaît et s’installe. La multiplicité des examens nécessaires et possibles est présentée de manière claire. En plus des traitements médico-techniques, il me semble important de mettre en place une sexothérapie. D’autres chapitres, sur lesquels je ne m’attarderai pas ici, concernent l’urologie endocrinienne, les testicules, l’épididyme et le scrotum.
Impression générale
Pour résumer, je recommande ce guide pratique, notamment pour son traitement des pathologies de la prostate. Les chapitres sur les troubles urinaires et l’impuissance apportent des réponses plus approfondies aux questions que soulève le quotidien médical. Fait réjouissant, l’approche médicale des relations pratiques avec les personnes en souffrance est désormais holistique.
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