La qualité des soins ne passe pas par des mesures informatiques (avec réplique)

Briefe / Mitteilungen
Édition
2022/09
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2022.20570
Bull Med Suisses. 2022;103(09):282

Publié le 01.03.2022

La qualité des soins ne passe pas par des mesures informatiques (avec réplique)

Un tout grand MERCI au Dr Felix Huber pour son excellent article sur l’incompétence de l’OFSP et de ses diligents qui conduit à la ruine du système de santé suisse. C’est à ma connaissance le premier article qui dit tout haut les dysfonctionnements gigantesques de cet institut, incapable de gérer les problèmes importants qui lui reviennent, mais qui brime les médecins tant par les mesures absurdes imposées dans la pratique que sur le plan des tarifs. Avec le nombre de contraintes que l’OFSP s’apprête à imposer au corps médical, la pratique de notre art sera bientôt impossible!
La qualité des soins ne s’impose pas par des mesures informatiques et des écritures. Elle est le résultat de conditions qui permettent l’exercice de notre art dans la sérénité et la bienveillance.
On peut juste s’étonner et regretter que ce soit un confrère hors du giron des cadres de la FMH qui relève les faits, en fasse ce constat et le publie. Pourquoi la FMH (présidente et ­Comité central) ne s’est-elle pas insurgée jusqu’ici? Il est grand temps que les médecins se réveillent, se manifestent ouvertement et refusent catégoriquement et fermement les nouvelles contraintes que l’OFSP s’apprête à leur imposer. Le Comité central devrait s’en préoccuper rapidement!

Réplique à «La qualité des soins ne passe pas par des mesures ­informatiques»

Nous vous remercions de votre message et de l’opportunité qu’il nous offre de nous exprimer.
Vous abordez le thème de la qualité des soins et mentionnez qu’elle ne s’impose pas par des mesures informatiques et des écritures. Or, elle ne peut pas non plus être assurée uniquement par la sérénité et la bienveillance. Des paramètres tels que contrôle, régulation et ­liberté thérapeutique doivent être finement équilibrés au cœur d’une interaction complexe. La qualité des soins a de multiples facettes, c’est d’ailleurs un domaine dans lequel la FMH investit beaucoup d’énergie, et plus particulièrement en ce moment avec la mise en œuvre du nouvel article 58 LAMal sur la qualité. La FMH a redoublé d’efforts pour combattre ce nouvel article avec pertinence au Parlement, qui l’a finalement adopté à une très faible majorité.
Vous vous étonnez également de l’absence d’opposition de la part de la FMH. La régulation croissante de la profession de médecin est une tendance que nous observons actuellement au niveau de la Confédération et du Parlement. La FMH s’y oppose bien évidemment. Mais elle n’est pas seule à prendre part au processus politique parlementaire. La FMH est en contact régulier avec la Confédération et les autorités, avec le Parlement et les médias, afin de faire valoir avec force le point de vue et les intérêts des médecins. En notre qualité d’association réunissant des organisations concernées de manière très différente par cette régulation, cette démarche nous semble la voie la plus constructive. Par des éditoriaux et des ­articles publiés dans le BMS, les membres du Comité central informent régulièrement, et de manière nuancée, de leur position critique et des solutions qu’ils proposent.
Les choses sont ainsi faites que les objectifs que nous atteignons sont souvent bien moins visibles pour nos membres que ceux que nous avons manqués ou atteints partiellement. Parfois, la seule option qui nous reste est de vous soutenir dans la mise en œuvre de ce qui a été décidé et de vous fournir des informations importantes. Nous devenons ainsi des oiseaux de mauvais augure, les messagers de mauvaises nouvelles dont nous ne sommes pas responsables.
Yvonne Gilli, présidente de la FMH