Le certificat médical d'arrêt de travail

Briefe / Mitteilungen
Édition
2021/37
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2021.20131
Bull Med Suisses. 2021;102(37):1203-1204

Publié le 15.09.2021

Le certificat médical d’arrêt de travail

Pour faire suite à la troisième partie de l’article consacré au certificat médical (BMS 21.7.2021), permettez-moi de partager la réflexion qui suit. Au cours de ma carrière de généraliste, j’ai été régulièrement (et souvent désagréablement) contraint par les assureurs maladie de rendre des comptes sur mes prescriptions: médicaments (coût moyen par patient rapporté à la moyenne du groupe des ­généralistes, quotient originaux/génériques, etc.), physiothérapie (coût moyen par patient rapporté à la moyenne du groupe ou aux moyennes des années précédentes). J’ai aussi dû participer à des cercles de qualité dont le but avoué est de réduire le coût des traitements, médicamenteux surtout. Mais en ­matière d’arrêts de travail? Casuellement ­répondre aux questions plus ou moins pressantes d’un médecin conseil ou de l’administration d’un assureur accident ou perte de gain maladie et c’est tout! Aucun séminaire à suivre plus ou moins obligatoirement sur l’évaluation de la capacité de travail ni la moindre confrontation aux chiffres de groupes de référence.
Pour être franc, je me suis aperçu de ce paradoxe (car c’en est un dans la mesure où les prescriptions d’arrêt de travail par le médecin ont des répercussions financières peut-être du même ordre que les coûts des traitements ambulatoires) qu’une fois quitté la consultation pour la fonction de médecin d’un service médical régional de l’AI, soit confronté quotidiennement aux restrictions à la capacité de travail attestées plus ou moins durablement par les médecins traitants.
La LAMal prévoit que les assureurs maladie doivent contrôler l’économicité des traitements. Les milieux médicaux s’investissent à promouvoir des contrôles de qualité du travail des médecins, malheureusement encore embryonnaires à ma connaissance. Mais aucun ressort n’est en place pour initier ne serait-ce que l’étude du comportement du corps médical en matière d’évaluation de la capacité de travail. Le temps n’est-il pas venu d’inclure cet aspect de la fonction du médecin dans les contrôles de qualité de l’activité médicale?