La médecine, un métier artisanal

Briefe / Mitteilungen
Édition
2019/47
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2019.18408
Bull Med Suisses. 2019;100(47):1572

Publié le 19.11.2019

La médecine, un métier artisanal

Chère Madame, chère Consœur,
Recevez tous mes remerciements pour cet ­article traitant de la transition numérique en médecine et présentant cet indice de la ­cybersanté où la Suisse se trouve en queue de ­peloton. J’y ai particulièrement apprécié votre souci de bien connaître et de tenir compte de l’avis des utilisateurs finaux (patients et ­professionnels de la santé) avant de définir ­formellement les contours de ces nouveaux comportements. Il est hors de question de sous-estimer les superbes avantages fournis par le numérique pour ce qui est, entre autres, des moyens techniques d’investigations, de l’accès au savoir et des échanges collégiaux.
Il y a cependant fort à parier, pour ce qui concerne les patients en tous cas, qu’encore et toujours, être examinés consciencieusement, recevoir un généreux temps d’écoute et de dialogue, témoignant de l’authentique mise à disposition personnelle du soignant, les intéresse infiniment plus que la grande majorité des applications numériques. En termes de qualité, d’efficacité et de satisfaction des malades, donc d’économicité, ces prestations-là me paraissent imbattables, n’en déplaise à certains politiciens, certains assureurs et, bien malheureusement, à… certains médecins! N’ayons surtout pas peur de préserver ­farouchement le côté artisanal de notre ­métier!
Le modeste engouement pour la cybersanté dont semble faire preuve une large part du corps médical helvétique ne m’inquiète pas trop. Serait-il plus un signe de sagesse que de paresse? Mais c’est un homme âgé de septante-neuf ans qui se pose la question!
Avec mes meilleures salutations,