Quo vadis, Hippocrate?

Briefe / Mitteilungen
Édition
2019/25
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2019.17939
Bull Med Suisses. 2019;100(25):841

Publié le 18.06.2019

Quo vadis, Hippocrate?

Je me réveille d’un cauchemar, est-ce que je rêve, ou serait-ce vrai? OSEARA, société anonyme prestataire de conseils médicaux, est mandatée par le Secrétariat d’Etat aux migrations pour cautionner des renvois forcés, se moque de certificats médicaux établis par des confrères, évalue les situations sans tenir compte du bien du patient (excusez-moi, depuis plus de 25 ans on dit client), et – c’est le comble – ne serait payée que si le verdict convient au mandataire. Les média l’ont relevé récemment. Le Canton de Vaud (y compris son Conseil d’Etat qui va demander des précisions au SEM) est interpellé par le renvoi musclé d’une famille avec trois enfants (nés en Suisse) dont l’aîné – autiste – ne parle pas la langue du pays dans lequel il est renvoyé. Quelle éthique? Les médecins salariés d’OSEARA ont-ils la liberté de suivre leur conscience? Que dit la FMH dans son code de déontologie? J’interpelle aussi la présidente du Conseil suisse de déontologie, la Dr Francesca Mainieri.