Qui dirige la santé publique en Suisse? Certainement pas le conseiller fédéral Berset, qui n’a aucune connaissance médicale. Alors, il nomme des «experts». J’ai lu le rapport des 14 experts qui proposent 32 mesures pour diminuer les coûts de la santé. Comme ces mesures reprennent quasi intégralement les propositions que répètent les caisses-maladie depuis presque 30 ans, je me suis demandé qui étaient ces «experts» et comment ils avaient été nommés. En fait, il n’y a que deux médecins suisses: la Drsse Brida von Castelberg, gynécologue zürichoise à la retraite, et le Dr Yves Eggli, médecin associé en médecine sociale et préventive à Lausanne. Pour le reste, ce ne sont que des économistes ou des juristes allemand, néérlandais, français et suisse. On m’a affirmé au niveau fédéral, que ces experts n’ont pas été nommés par les caisses-maladie ni de façon directe ni indirecte. Cependant, en allant sur le site de l’expert hollandais, M. Patrick Jeurissen, j’ai trouvé qu’il avait donné une conférence au «4e Congrès de novembre 2018 de santésuisse». Si, si, cela existe! Evidemment, il a répété les 12 mesures que M. Berset voudrait introduire cette année en commençant par le budget global ambulatoire et l’utilisation de génériques. Il a répété que 25% des mesures médicales étaient inutiles, soit même nuisibles aux patients! Je n’ai pas réussi à savoir ce qu’avait touché cet expert pour cette prestation. La compétence d’un autre expert m’a été prouvée en septembre 2018 lors d’une conférence publique organisée par un parti politique à Vevey: M. Stefan Meierhans, le surveillant des prix, qui fait partie des 14 experts nommés par M. Berset, a été invité pour donner une conférence sur les coûts de la santé. Il a commencé par parler des économies possibles en obligeant pratiquement les médecins à prescrire des génériques. Comme exemple, il a parlé du prix du… Panadol! Puis, il s’en est pris au tarif médical. Pour justifier une diminution des tarifs, il a pris l’exemple du glaucome. Il a prétendu que la rémunération pour l’opération qui permet de soigner le glaucome n’a pas changé depuis longtemps, alors que grâce au laser on opère beaucoup plus vite aujourd’hui qu’hier. Comme ophtalmologue, je n’ai pas pu faire autrement que de l’interrompre en disant que ses affirmations étaient fausses. Je me suis fait mal voir. On m’a demandé de le laisser finir.